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Heures lorraines

La guerre des druides

Favre d'Olivet - Etat social de l'homme – "Tandis que le plus grand nombre de peuplades recevaient avec respect les ordres du collège féminin et se soumettaient sans aucune résistance au souverain pontife, tandis que les oracles de la Voluspa étaient reçus comme des lois sacrées, il y avait d’autres peuples qui les rejetaient. Les hommes qui, dès lors, disputèrent aux femmes le droit d’enseigner furent considérés comme des Magiciens, des sorciers parce qu’ils introduisirent le surnaturel dans leur enseignement ce que, plus tard, on nomma la magie noire. Ils étaient sanguinaires et firent une religion barbare dans laquelle ils prônèrent le sacrifice humain."

Le pouvoir magique des jeunes et belles druidesses prend la place de celui des redoutables semnothées dont l'aspect sévère porte partout la crainte et l'effroi. Les druides instituent un culte nouveau : le culte de la mort. Ils prennent la direction des cérémonies qui, au lieu de sanctifier la vie, sont des prétextes de mort. Pour inciter des volontaires à se sacrifier, les druides fourbes et menteurs disent à la foule que la druidesse demande un messager pour aller visiter les ancêtres et leur porter des nouvelles de leurs descendants.

La forêt si ardemment vénérée par nos ancêtres n’est point seulement la résidence redoutable de leurs dieux, l’asile mystérieux de leur culte et de leurs croyances ; c’est sous la protection de ses ombrages qu’ils délibèrent sur les grands intérêts de leur confédération. Là encore, le druide réunissant en sa personne la double puissance politique et religieuse convoque les guerriers autour des tables de pierre. Au nom de Esus, le dieu de la région, ils concertent la résistance à l’étranger ; là ils jurent de vivre et de mourir pour la patrie gauloise. Pour parvenir au pouvoir souverain, les druides usent de fourberie, d’avarice, de politique cruelle : des principes révoltants et monstrueux étouffèrent des principes justes et honnêtes. La nation fut opprimée par les instituteurs. On établit des mystères à l’ombre desquels on se jouait de la crédulité du vulgaire. Comme ils voulaient se réserver toute l’autorité et que les sciences et les secours en donnent beaucoup sur des ignorants et des indigents, on n’écrivait rien. Les druides se transmettaient leur savoir pendant un noviciat de vingt ans. On devait arracher certaines plantes qu’on savait utiles sans regarder et en détournant les yeux ; les Druides qui en connaissaient la propriété en recueillaient seuls le fruit.

Leurs principaux dogmes consistaient dans l’obligation d’assister à leurs instructions et aux sacrifices qu’ils faisaient dans les bocages sacrés, de ne confier le secret des sciences qu’à la mémoire, de ne pas révéler les mystères de leur religion. Leur doctrine dégénérant de sa pureté primitive, ils admirent des dieux étrangers et leur firent partager leurs autels avec le Dieu universel, immense et incompréhensible. Ce nouveau culte les conduisit au comble de l’atrocité et à la soif du sang humain. Ils sacrifièrent des hommes à l’affreux Toutatès, ils égorgèrent leurs semblables en l’honneur de cette divinité imaginaire. Ils tenaient des Phéniciens et des Carthaginois d’enfermer dans des statues colossales faites d’osier et entourées de matières combustibles des prisonniers et les faisaient brûler en mariant les cris des victimes au chant de leurs hymnes infernaux.

Les druides faisaient ordinairement leur demeure dans les forêts de chênes. Les Gaulois n’en approchaient qu’avec une religieuse frayeur à laquelle ajoutaient encore la hauteur, la majesté des arbres, le silence du lieu sombre, la solitude ; mais surtout la vénération profonde qu’ils avaient pour les forêts, pour les arbres consacrés par leurs ancêtres et regardés comme le symbole de la Divinité. Les réduits des druides étaient dans d’obscurs enfoncements ; c’est là qu’ils exerçaient dans la nuit l’art divinatoire, science absurde dont ils s’étaient exclusivement emparés. Ils y pratiquaient aussi la médecine, qui consistait, dans ce temps, à traiter les maladies moins par des connaissances physiques que par le pouvoir des enchantements et la vertu de quelques herbes. Latour-d’Auvergne

La Gaule est un ensemble de confédérations rattachées les unes aux autres par un lien social et religieux : elles sont polythéistes et matriarcales. Elles se subdivisent en peuplades, tribus, lesquelles sont des familles sous forme de clans et parentés. Dans chaque peuplade, deux partis se constituèrent : le parti inférieur populaire qui demandait l'indépendance et le parti supérieur des chevaliers et des bardes qui suivaient les druidesses.Chaque confédération avait à sa tête une aristocratie composée d’un petit nombre de familles plus renommées que les autres et, dans ces familles, étaient les hommes nobles, les chevaliers qu’on appelait colliers d’or parce que le collier était la marque distinctive du haut rang qu’ils occupaient ; ils étaient les mandataires des déesses –mères , leur pouvoir exécutif et les défenseurs de la Matrei. Mais ils étaient combattus par les druides, ennemis du pouvoir féminin. Quand les druides eurent pris le pouvoir, l’assemblée fut présidée par l’archi-prêtre ou le chef de le religion masculine.

Le gouvernement féminin n'est pas organisé pour soutenir une lutte de ce genre.